dimanche 31 janvier 2010

Une théorie évolutionniste de la burqa

Le phénomène de compétition spermatique a été mis en évidence en 1970 par le Prof. Geoffrey Alan Parker de l'Université de Liverpool.

La découverte fut jouissive : on sait désormais que la compétition sexuelle ne se limite pas à la sélection sexuelle (accès des mâles aux femelles pour l’accouplement) mais qu’elle se prolonge à l’intérieur du corps des femelles (accès des gamètes mâles aux gamètes femelles pour la fécondation).



Cette compétition spermatique expliquerait l’apparition et la sélection, au cours de l’évolution, de certains traits morphologiques et de comportements copulatoires et post-copulatoires visant à garantir aux mâles leur paternité.

En voici quelques exemples :

1 - Le bouchon copulatoire du vers acanthocéphale
L'appareil génital du mâle se compose de glandes à ciment (de la taille de pastèques en comparaison avec les testicules humains). Après la copulation, il colmate grâce à celles-ci l'orifice génital de la femelle, empêchant ainsi l'accès à tout autre mâle.


2 - La boucherie de la punaise de lit L'organe génital du mâle est hérissé de spicules (petites pointes). Après la copulation, l'organe génital de la femelle est tellement meurtri qu'elle doit attendre de cicatriser, période pendant laquelle elle ne peut pas s'accoupler avec d'autres mâles.


3 - La castration chimique du moustique
Après la copulation, le mâle produit une substance qui neutralise l’énergie sexuelle de la femelle : elle est inhibée, rendue non réceptive aux signaux sexuels de tous les autres mâles.


4 - Le philtre repoussoir du papillon de nuit
Pendant la copulation, le mâle dépose sur la femelle une substance qui éradique son sex-appeal, la femelle est rendue non attractive pour tous les autres mâles.


5 - Le flicage de l'agrion
Après la copulation, le mâle reste en permanence avec la femelle pour l’empêcher de s'accoupler avec d’autres mâles.


On peut facilement reconnaître pour chacune de ces techniques animales, parfois bestiales, l’équivalent humain.
- Ceinture de chasteté
- Infibulation
- Mariage, monogamie, pénalisation de l'adultère
- Relégation de la femme à la sphère privée (femme au foyer)
- Burqa, niqab

Toutes viennent pallier l’angoisse primitive du mâle d'être dupé par la femelle alors qu'il a mis tant d'énergie dans :

- une rude compétition mâle-mâle pré-copulatoire pour avoir accès à une femelle (culturisme, réussite sociale, argent, pouvoir, etc)

- une rude compétition mâle-mâle post-copulatoire pour pouvoir jouir seul du copyright des conséquences obstétricales de sa copulation (sorties uniquement en couple, inscription de madame dans un club de fitness non mixte, partage des tâches ménagères le rendant sexuellement plus attractif selon une étude de Scott Coltrane, sociologue à l'université de Riverside en Californie, etc)


Au vu de cette mise en perspective évolutionniste, les lamentations en défaveur de la burqa ne sont que pure pantomime.

Que disent en réalité les hommes laïcs, croyants ou athées, quand ils s’apitoient sur le sort des femmes enburquées ? Leurs jérémiades relèvent moins du faire valoir le droit des femmes à disposer de leur corps que de celui des hommes à disposer du corps de toutes les femmes. Il s’agit plus d’un combat contre la concurrence déloyale dans la compétition mâle-mâle que contre l’oppression mâle-femelle.

Ce que veulent les hommes laïcs, croyants ou athées, c’est que les musulmans pratiquant le port de la burqa ressentent eux aussi l’angoisse primitive de voir leur femelle convoitée par d’autres mâles et douter de leur propre descendance.

Les hommes entre eux se congratulent, se cooptent de groupes de réflexion en conseils d'administration mais redoublent de perfidie quand cela concerne la transmission de leur gêne. Ne leur tenons pas rigueur. N’est-ce pas le lot des femmes que d’être l’enjeu de la reproduction du mâle ?

D’ailleurs les femmes ne jouissent-elles pas de leur réification ? Quand bien même elles reçoivent éducation universitaire et bagage culturel pour s’émanciper par l’esprit critique de ces déterminismes biologiques et familiaux, ne les voit-on pas s’y jeter à corps perdu avec d’autant plus de hardiesse et de servitude volontaire béate ?




La burqa textile n’est pas le problème. Le problème est la burqa de chair (expression de Nelly Arcan) qu’est le corps femelle. Toute tentative de vouloir s’en émanciper en continuant à jouer le jeu de la séduction et de la reproduction sexuée est une bernitude.


De liberté, les femmes n’en veulent pas davantage sauf quand il s’agit de choisir leur propre esclavage (mariage botox, congés mammaires, épilation intégrale, etc). Les femmes n’attendent rien d’autre que des enfants. C’est en ce sens unique qu’il faut entendre la femme est l’avenir de l’homme.